Beaucoup de personnes me demandent si je voyage pour des concerts ou pour le plaisir.
Pour le moment je ne voyage pas beaucoup pour des concerts à l’étranger sauf en Australie mais l’un de mes rêves est de porter ma musique partout dans le monde.
Le voyage est ma deuxième passion. Je retrouve dans le voyage ce que m’apporte la musique : la rencontre avec les gens, la créativité, la nouveauté, l’exploration et l’inconnu.
J’aime voyager en particulier pour découvrir la diversité de la nature.
Nous sommes le 12 février 2023 et je suis actuellement basée à Arusha pour 2 mois, c’est une ville au nord de la Tanzanie où les tribus et les religions se sont réunis pour vivre en harmonie sans conflit et jugement.
La ville est entourée de végétation luxuriante due à la saison de pluie abondante la moitié de l’année. La population est très jeune, il y a environ 5 enfants par famille.
De là, je pars faire des excursions dans les plaines du Serengeti ou dans d’autres parcs nationaux à la rencontre de la nature et des animaux.
les grands espaces m’attirent, c’est eux qui me nourrissent, de leur puissance et leur immensité. On appelle les plaines du Serengeti « les plaines infinies » celles qui n’ont ni de début et ni de fin. Dans ces espaces remplis de troupeaux d’animaux lors de la migration, le temps n’est plus, il s’est arrêté il y a longtemps.
Quand je voyage je prends toujours un clavier et du papier à musique. C’est pendant ces voyages que j’ai le plus d’inspiration. Des mélodies surgissent, des couleurs harmoniques sortent du piano aussi vite que je les écris. C’est formidable pour ma création. Ainsi, je sais à présent qu’il me faut un temps pendant le voyage où j’ai la possibilité de m’installer avec mon instrument et de sortir tout ce que j’accumule quand je suis en contact avec la nature sauvage.
Un autre aspect que j’aime beaucoup dans le voyage qui me sert aussi énormément à la création, ce sont les rencontres. Le contact avec d’autres cultures. Ici en Tanzanie, je suis allée visiter une école. les élèves ont entre 3 et 14 ans et sont quatre par bureau. Il manque des livres, la cuisine n’est qu’un feu de bois et certains enfants n’ont pas la possibilité de se nourrir le midi avec les autres enfants.
Ils portent tous des uniformes afin d’éviter la différence. 70 par classe, disciplinés les élèves manquent atrocement de professeur et connaissent la chance qu’ils ont d’être à l’école.
Des enfants pleins de vie, de force, de joie, d’envie et d’intelligence, devrait avoir la possibilité aussi de vivre leur rêve.
En tant qu’artiste je ne peux que composer et écrire sur ces injustices et ces inégalités.
C’est en conduisant ma voiture au travers les plaines de Tanzanie dans la chaleur oppressante de la saison sèche que j’ai composé Burning Road. Des scènes de la dureté de la vie locale s’échangent constamment avec des scènes de beauté, de couleur et d’harmonie. Cette composition est le résultat de ces tensions qui volent à travers mon pare-brise couvert de poussière.
Burning Road sortira le 3 mars dans un album qui se nomme Utopian’s qui est une collaboration de plusieurs pianistes autour de la protection de la nature.